Les animaux d’élevage sont-ils bien traités ?
Pour assurer un maximum de bien-être à ses poulets, Jérémy Choquet a installé des fenêtres sur son poulailler, bétonné le sol, augmenté la capacité de ventilation, mis de la brumisation.
À l’âge de 25 ans, Jérémy Choquet a souhaité s’installer sur l’exploitation familiale de Trédion (56). Il a alors construit un poulailler neuf de 2 000 m2 pour un investissement total de 680 000 €. « La prise en compte du bien-être animal était une priorité dans la concrétisation de mon projet. Le surcoût lié au bien-être animal est de 91 000 € comparé à un projet qui serait plus standard. J’ai investi la moitié du prix d’une maison pour garantir le bienêtre de mes volailles », explique le jeune aviculteur. Les poulets ont à leur disposition 3 360 pipettes pour pouvoir boire facilement et 588 assiettes pour manger quand ils souhaitent.
Les poulets élevés à la lumière naturelle
Jérémy Choquet a choisi d’équiper son poulailler de fenêtres pour que ses poulets profitent au maximum de la lumière naturelle. La salle d’élevage est claire et lumineuse et les volailles profitent d’une litière de copeaux étalée sur une dalle bétonnée. « Le poulailler est chauffé avec des appareils fonctionnant à l’eau chaude. Le jour d’arrivée des poussins sur l’élevage, la température est à 34 °C en ambiance et la dalle est à 33 °C. Une fine couche de copeaux sur la dalle bétonnée permet de conserver une litière sèche. L’humidité est l’ennemie du bien-être car une litière humide crée des lésions aux pattes », explique Jérémy Choquet. Pour conserver une litière sèche, l’éleveur maintient une température adaptée aux besoins des volailles selon leur stade physiologique tout en ventilant pour assurer un bon renouvellement d’air. « En fonction des saisons et de mon ressenti d’éleveur, je rajoute des copeaux frais entre 5 et 7 fois pour chaque lot de poulets afin de leur apporter un maximum de confort. »
J’ai investi la moitié du prix d’une maison pour garantir le bien-être de mes volailles.
37 °C dehors et 25 °C dans le poulailler
« Ce n’est pas parce que nos poulets n’ont pas accès à un parcours extérieur qu’ils sont malheureux. Dans un poulailler moderne, nous gérons tous les paramètres pour leur garantir les meilleures conditions d’élevage. Chaque poulailler est équipé d’un boîtier de régulation qui adapte la température, la ventilation, la luminosité nécessaire pour que les volailles soient élevées dans les meilleures conditions possibles », précise l’aviculteur. Il cite aussi en exemple l’épisode caniculaire l’été dernier : « Certaines journées, la température extérieure est montée à 37 °C. Grâce à la ventilation et à l’équipement de brumisation qui diffuse de fines gouttelettes d’eau dans le poulailler la température intérieure était maintenue à 25 °C. » Jérémy Choquet a aussi équipé son poulailler de perchoirs réglables en hauteur pour accompagner la croissance des poulets, de ficelles accrochées aux chaînes d’alimentation, de boîtes avec des copeaux à l’intérieur pour que les poulets grimpent, grattent et fassent des bains de poussière. Cet enrichissement du milieu est mis en place pour que les volailles expriment leur comportement naturel. « En maîtrisant tous ces critères de bien-être et en élevant nos poulets dans les meilleures conditions sanitaires possibles, nous leur évitons de tomber malade et limitons ainsi d’avoir recours aux antibiotiques », conclut Jérémy Choquet.
Nicolas Goualan, journaliste Paysan Breton
Témoignage de Jérémy Choquet, aviculteur à Trédion (56)
L’œil de l’expert :
Les filières avicoles cherchent de plus en plus à répondre aux attentes sociétales, notamment en matière de bien-être animal. Des progrès sont visibles concernant les conditions d’élevage dans les bâtiments pour permettre, entre autres, l’expression du comportement naturel des animaux. On peut par exemple citer l’installation de fenêtres pour l’entrée de la lumière naturelle, de perchoirs pour les poulets ou encore de blocs à picorer leur permettant de satisfaire des besoins comportementaux. Enfin, les « jardins d’hiver » (espace « semi-plein-air » supplémentaire construit accolé au bâtiment) se développent progressivement. Frédérique Mocz, Chambre d’agriculture de Bretagne