Bérenger Soulabail

Lundi

Je me présente , Bérenger, 33 ans, je suis agriculteur sur la commune de Le Méné, je suis marié et j’ai deux jeunes enfants.

J’ai toujours voulu être agriculteur, mes parents rigolent en me disant que mon premier mot a été tracteur. Pour pouvoir exercer cette profession qui m’a toujours donné envie, j’ai fait une seconde générale puis un BAC STAV. Ensuite, j’ai fait une formation adulte BPREA lait par apprentissage. Notre ferme est familiale, je travaille avec ma mère et mon père avec qui je me suis installé il y a 9 ans.

Nous avons trois ateliers de production. L’un en lait avec 100 vaches laitières Prim’Holstein. Un second avec un élevage porcin en naisseur-engraisseur (nous faisons naître les porcs à la ferme et nous les faisons grandir) et des cultures sur 115 ha (blé, orge, maïs ensilage et herbe) pour l’alimentation des animaux. Notre lait est vendu chez Coopérative Sodiaal, les porcs chez Kermené et nous faisons partie du réseau Fermes 4 soleils de la coopérative Le Gouessant.

Je vous souhaite une bonne semaine en ma compagnie !

Mardi

On commence vers 6h-15/30. On démarre par le nettoyage des logettes (là où les vaches dorment) on racle et on rajoute de la paille avec l’aide de mon père. Après, on s’occupe l’alimentation des vaches truies et génisses et de faire d’éventuels soins. Pendant ce temps, ma mère commence la traite, et je la rejoins quand j’ai fini. Vers 9h30/10h cette partie est terminée. Mon père, lui, s’occupe de la porcherie la journée, ma mère gère l’administratif et je me consacre aux cultures et aux différents travaux. Ensuite, on attaque la seconde traite vers 16h30 pour finir vers 18h30.

Nous avons repris la fermes mes grands-parents maternels puis celle d’un tiers. Désormais, nous avons 3 sites ; l’un à 3km de là et l’autre à 7km. Les déplacements sont donc nombreux. Nous avons travaillé sur l’échange parcellaire. En effet, nos terres étaient éclatées sur le territoire. Nous avons cherché à les rapprocher en les échangeant avec d’autres agriculteurs et avec l’aide de la commune. Cela permet de limiter nos déplacements, et d’économiser du temps, du carburant et de l’usure du matériel… Bref, plus de confort dans notre travail, pour la population locale, en passant moins de temps sur la route et une réduction de notre impact environnemental.

Mercredi

Nous sommes une fratrie de 3 frères, je suis le seul qui a souhaité reprendre la ferme. Ça a toujours été mon choix. Mes parents ne m’y ont pas poussé. Et je vais vous expliquer aujourd’hui pourquoi j’aime tant mon métier.

Ma passion, ce sont mes animaux, j’adore passer du temps avec eux. De plus, avec le métier d’agriculteur, on n’a jamais les mêmes journées, c’est diversifié notamment avec le travail de la terre et le suivi des cultures. Je suis quelqu’un qui a besoin de travailler dehors. De plus, je trouve que travailler en famille est un bel avantage. On peut s’arranger sur les horaires ce qui me permet par exemple d’emmener mes enfants à l’école.

Jeudi

C’est compliqué de se positionner dans l’évolution de la ferme. En effet, je dois anticiper le fait que l’on sera moins nombreux à la ferme une fois que mes parents seront à la retraite il sera difficile de trouver quelqu’un pour les remplacer. Dans ce contexte, nous nous questionnons sur l’installation d’un robot de traite, mais nous avons trop de vaches pour un seul robot et pas assez pour deux.. Ne sachant pas quelle main-d’œuvre et combien de bêtes, j’aurai dans 5 ans.

J’essaye de ne pas faire de travaux trop importants.

À terme, je pense que je travaillerai avec un apprenti. À deux, nous nous recentrerons sur un cheptel d’une soixantaine de vaches. Pour la partie porcs, deux options sont à envisager, soit arrêter l’atelier porc, soit travailler uniquement sur la partie engraissement.

Vendredi

Je fais partie du réseau des Fermes 4 soleils de la coopérative Le Gouessant avec lequel je participe à des actions de communication. On est partenaires dans notre relation. On se rend service, chacun trouve son compte. C’est important d’avoir des partenaires avec lesquels on s’entend bien et de partager la même vision. Les récoltes se font par l’ETA (Entreprise de Travaux Agricoles) et on travaille avec la CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériels Agricoles) pour le matériel attelé. Il est vraiment important de travailler en bonne entente avec les autres acteurs du monde agricole.

En 2019, on a été dans les premiers à s’engager dans la démarche bas-carbone Cap2er. Un diagnostic carbone a été réalisé sur le potentiel de la ferme à capter le carbone. Le secteur agricole est l’un des seuls secteurs capables de stocker du carbone. Certes, on émet du carbone par les déjections des vaches, etc. sauf qu’en parallèle avec les terres, les arbres, les haies, les cultures… du CO2 est capté. Le bilan final est en faveur de la captation. Nous avons donc fait un diagnostic et mis en place un plan d’action pour limiter notre empreinte carbone.

Merci de m’avoir suivi pendant cette semaine. La page Agribretagne, en pause durant la période estivale. Rendez-vous en septembre !