Dorothée Kergoat

Dorothée Kergoat
Éleveuse de veaux, de poulets et cultivatrice
Plounévez-Moëdec (22)

Lundi

Merci à tous les agriculteurs pour les témoignages de l’année passée. J’ouvre le bal en 2024 en vous souhaitant une bonne année pour commencer !

Je m’appelle Dorothée Kergoat et je suis agricultrice à Plounévez-Moëdec dans les Côtes-d’Armor. Ma ferme compte 3 ateliers : un élevage de veaux, un élevage de poulet plein air et des grandes cultures. Nous ferons le tour de la ferme cette semaine

Je travaille avec mon mari Nicolas qui, lui, est installé depuis 15 ans. Je l’ai rejoint en 2016. Nous sommes accompagnés de deux salariés. Lionel est là depuis plus de 20 ans, il connaît encore mieux la ferme que nous car il y travaillait avec l’ancien agriculteur. Il y a aussi Marie qui est à mi-temps avec moi.

Je vous invite à nous suivre cette semaine. N’hésitez pas à poser vos questions en commentaire, j’y répondrai avec plaisir !

Mardi

Aujourd’hui, nous allons parler de l’atelier veaux. Tout commence lorsque les veaux, âgés de seulement 15 jours, rejoignent notre ferme. Ils sont, dans un premier temps, répartis dans nos bâtiments en fonction de leur gabarit et de leur poids.

Dès leur arrivée chez nous, les veaux sont placés dans des babyboxs individuelles pendant une durée maximale de 30 jours. Ces enclos individuels nous permettent de contrôler étroitement leur santé, de garantir une immunité homogène pour tous et de faciliter l’adaptation des veaux à leur nouvel environnement. Une fois cette phase terminée, ils sont regroupés par 8. L’alimentation des veaux est une étape cruciale pour assurer leur croissance et leur bien-être. Nous préparons soigneusement du lait en poudre, offrant ainsi des apports nutritionnels équilibrés et une qualité uniforme du lait. Nous ajoutons une ration de paille accompagnée d’un aliment solide appelé fibre.

Notre engagement ‘qualité’ se reflète à travers plusieurs labels, dont « Qualité Carrefour », « Veaux Vitelliers », et « Sans OGM ». Lorsque nos veaux partent à destination de Tendriade à Châteaubourg, ils sont commercialisés sous la marque Tendriade « Eleveurs de chez nous ». Tous les éleveurs participant à ce label ont obtenu la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) et ont été soumis à des audits approfondis, notamment en ce qui concerne le bien-être animal.

Mercredi

Nous élevons des volailles en plein air. Comparé à nos amis les veaux, l’élevage de poulets demande ici un peu moins de travail, mais la clé réside dans l’observation quotidienne. Trois fois par jour, nous prenons le temps de nous rendre auprès de nos poulets. Pour les encourager à se déplacer et à se nourrir, il faut parfois jouer les chefs d’orchestre, les inciter à se rendre vers les gamelles.

En temps normal, nos volailles passent 45 jours dans un bâtiment avant de pouvoir gambader en plein air pendant la journée, dans nos parcs arborés. Ces espaces offrent aux poulets l’ombre nécessaire pour se protéger du soleil et des prédateurs.

Le sol de notre bâtiment est paillé, offrant un environnement confortable et propre. L’alimentation, quant à elle, est gérée de manière automatisée avec des lignes de gamelle pour la nourriture et des lignes de pipette pour l’eau.

L’IGP « Volailles de Bretagne » garantit que nos poulets fermiers sont élevés en plein air, dans le respect des normes de qualité. Nous sommes aussi labellisés “Fermiers de l’Argoat”.

Jeudi

Nous cultivons 160 hectares de grandes cultures, une production dédiée à la revente. Dans nos champs, nous cultivons du blé, du maïs grain, de l’orge, du colza, et du triticale.

Nous avons également investi dans la création de talus sur 6 km, une façon de préserver la biodiversité tout en empêchant l’érosion des sols. Les enfants de l’école locale vont même participer à planter des arbres le long de ces talus. C’est une opportunité unique pour eux de se connecter à la nature, d’apprendre l’importance de la préservation et de briser quelques préjugés sur l’agriculture. Je suis convaincue que l’agriculture est le pilier de la transition écologique et énergétique. Nous avons installé 250 m² de panneaux photovoltaïques sur notre exploitation, produisant autant d’énergie que ce que nous consommons. Et ce n’est pas tout ! Nous venons de franchir le cap du cursus HVE2 (Haute Valeur Environnementale niveau 2), et si tout se passe bien, nous nous dirigeons vers le HVE3 en continuant d’améliorer nos pratiques agricoles et de réduire l’usage des produits phytosanitaires.

Merci au vidéaste de la chaîne Youtube nhmax photographie qui a réalisé cette vidéo, que vous pouvez retrouver en intégralité sur sa chaîne ! https://www.youtube.com/watch?v=3B7vegxARZ4&ab_channel=nhmaxphotographie

https://www.facebook.com/reel/782221810613477

Vendredi

En tant qu’agricultrice, j’ai ressenti le besoin de voir au-delà de ma ferme, de comprendre d’autres façons de fonctionner. C’est ainsi que j’ai pris des responsabilités au CERFrance. Cela m’a permis d’explorer des sujets passionnants tels que l’environnement, la responsabilité sociale des entreprises (RSE), et d’échanger des idées sur des pratiques qui pourraient être appliquées à la ferme.

Il est essentiel de prendre conscience que l’agriculteur est bien plus qu’un cultivateur de terres. Il est un véritable chef d’entreprise, prenant des décisions stratégiques et gérant les multiples facettes de sa ferme.

En parallèle de mon rôle chez CERFrance, je suis administratrice à la SAFER, qui joue un rôle dans l’aménagement foncier et le développement rural. Depuis un an, je m’investis dans cette organisation, contribuant à aider de jeunes agriculteurs à s’installer et à concrétiser leurs projets.

Récemment, j’ai même eu l’honneur de participer à l’élection de Miss France Agricole. Une occasion unique de porter des sujets importants et de partager ma passion pour l’agriculture.

Cette semaine s’achève je vous remercie de m’avoir écoutée. Je laisse ma place à Jean-Marc éleveur de porc à Lamballe la semaine prochaine. A bientôt !