Stéphane Le Bihan
Lundi
Bonjour à toutes et à tous, merci à Marie-Pierre pour son passage la semaine dernière. Je m’appelle Stéphane Le Bihan, j’ai 25 ans. Bienvenue au Verger du Ménez à Landudal (29) !
La ferme a été créée par mon père en 1992 avec 7 ha de pommiers. C’est lui qui a planté les premiers vergers sur l’exploitation familiale. Il faisait 3, 4 marchés toute la semaine avec des dépôts un peu partout pour commencer à se faire connaître. Ça a pris au fur et à mesure ; c’est à cette époque que l’on a commencé à organiser des portes ouvertes en septembre. En 2010, de l’espace s’est libéré près de la ferme. On a commencé par un peu de cultures de vente, mais on s’est dit rapidement qu’on prendrait des vaches et qu’on les vendrait en direct. On pensait s’arrêter à 15, mais comme j’aimais bien ça, on est allé jusqu’à 20-25 mères allaitantes.
Dans mon parcours, j’ai fait un bac STAV au Lycée Le Nivot, puis un BTS Productions Animales au lycée de Kernilien. Avec ma femme, nous avons fait un séjour d’apprentissage en Savoie. Je me suis formé en alternance à la boucherie dans une ferme similaire à la mienne (mais en lait) ; ma femme s’est formée à la transformation de produits laitiers. C’est une région très portée sur la vente directe, on y a appris pas mal de choses.
Je me suis finalement installé en 2017 à 20 ans. Nous avons passé le nombre de mères à 70, pris une cinquantaine de cochons élevés sur paille et créé un atelier de découpe. La transformation est faite sur place avec 2 bouchers, un traiteur et moi. Une vendeuse travaille au magasin de la ferme. Cet espace comprend nos produits, des produits locaux et de la viande au détail. Cette semaine, je vous présenterai nos activités du moment. Bonne semaine en notre compagnie !
Mardi
En ce moment, mon père et mon oncle taillent les poiriers. Depuis décembre et jusqu’à fin mars, nous taillons les arbres afin de diminuer le nombre de bourgeons et d’apporter de la lumière aux arbres. Cela permet de réguler la production et de faire en sorte que nous ayons d’une année sur l’autre les mêmes quantités et pas de fruits trop petits.
Mercredi
Nous élevons une cinquantaine de cochons sur paille en permanence. J’avais d’abord commencé avec un élevage de porc en plein air, mais ce n’était pas compatible avec système de vente directe : c’était compliqué de gérer les naissances pour avoir suffisamment de cochons pour la vente. Maintenant, nous achetons des cochons à mon beau-frère à Sizun et nous les engraissons.
On fabrique nous-mêmes leur alimentation à la ferme à base de céréales, de blé, de pois protéagineux, de féverole et de quelques compléments.
Jeudi
Nous élevons 70 mères limousines, inscrites au Herdbook Limousin. Nous avons repris des troupeaux où les précédents éleveurs avaient beaucoup travaillé la génétique et nous nous inscrivons dans cette démarche d’améliorer leurs traits génétiques au maximum. En ce moment, on travaille pour avoir des vaches sans cornes, pour leur sécurité et la nôtre.
En hivers l’alimentation des vaches est à base de foin, d’herbe enrubannée compléter avec un aliment maison, du blé, de la féverole et des pois. Dès que le temps le permet, tous le monde sort au pâturage.
Nous avons une double période de vêlage pour étaler les naissances et avoir des veaux toute l’année. Les mâles sont proposés comme veau de lait à la boucherie entre 4 et 6 mois. On garde les femelles pour la reproduction.
Là, elles sont contentes car elles retrouvent le dehors après la période d’hivernage qui a commencé début décembre. Elles sont restées 3 mois en bâtiment, maintenant c’est au maximum dehors !
Je vous ai parlé vêlage ce matin, nous sommes en plein dedans. Ils ont commencé début février. 40 sont prévus, c’est un par jour environ. Nous sommes équipés de détecteurs de chaleurs pour les inséminations et les naissances. Comment ça fonctionne ? Un thermomètre relève la température des vaches. Elle va augmenter progressivement puis baisser brusquement 48h avant le vêlage. À ce moment-là, je les rentre en bâtiment dans un box de vêlage sous caméra et je reviens quand le vêlage est enclenché. En général, ça se passe tout seul mais j’interviens si besoin.
Vendredi
Nous avons 250 m² de labo aux normes sanitaires. Nous passons une vache, un veau et 5 cochons par semaine. Toute notre charcuterie est faite maison. J’ai ramené un séchoir de mon passage en Haute Savoie, il me sert pour mon jambon sec et le saucisson sec. On ne doit pas être très nombreux en Bretagne à faire ainsi !
Le magasin est ouvert les mercredis et vendredis après-midis, ainsi que le samedi toute la journée. En plus de nos produits, nous référençons des producteurs locaux et des produits laitiers. Nous avons un partenariat avec un maraîcher du Sud-Est qui nous livre des pêches, des abricots et des nectarines à partir de fin mai, quand ce n’est plus la saison des pommes.
La vente directe a marché pendant le confinement. Maintenant, on sent que les gens sont de retour en grandes surfaces. Nous avons une clientèle d’habitués, ça n’a pas bougé de ce côté. Vivement l’été et « Tous à la ferme ! » que l’on va organiser au verger cette année. Cette semaine, nous avons créé un drive qui permet à nos clients de commander directement en ligne. Si ça vous intéresse, c’est par ici : Verger-du-menez.com Je vous remercie de m’avoir suivi !