Stéphanie Calloc’h
Bonjour, merci à Richard d’avoir partagé son quotidien la semaine dernière. Je m’appelle Stéphanie Calloc’h, je suis éleveuse de porcs à Pouldreuzic (29). J’ai trois enfants : Maelys 7ans1/2, Marvyn 4ans1/2 et Mayron 9 mois cette semaine.
J’ai un BTS Productions Animales et une Licence Pro Management des Organisations Agricoles. Durant la Licence Pro, j’étais en alternance dans un élevage de porcs puis j’ai travaillé 6 mois dans un autre élevage. En 2012, une place s’est libérée à l’élevage de mes parents et j’y ai commencé comme salariée. Je me suis installée en 2015 et j’ai repris l’élevage avec mon mari, Mathieu, cette année. Je travaille toujours avec mes parents et trois salariés.
L’élevage comprend 440 truies et les cultures (blé, orge, maïs et épinards). Je suis adhérente du groupement Evel’up et membre active de son groupe jeunes. Je suis trésorière de la section locale des Jeunes Agriculteurs.
Aujourd’hui, c’est sevrage. On commence par enlever les accessoires dans la salle. On fait partir les truies en ayant vérifié préalablement leur état de forme. On adaptera leur alimentation en fonction de leur état. On prépare les groupes de porcelets selon leurs tailles et de façon à ce qu’ils restent avec leurs frères et sœurs le plus longtemps possible.
J’identifie les porcelets 4-5 jours après la naissance avec un tatoueur pneumatique. Ça peut sembler jeunes mais ils sont toujours avec leurs mamans donc le stress est moindre pour eux. À cet âge, ils sont plus légers à manipuler mais çà fait quand même un bon exercice de muscu ! En engraissement, quand ils sont plus gros, il y a plus de risques de se faire bousculer. Cet identifiant les suivra durant tout l‘élevage et jusqu’à l’abattoir.
Ici, on chouchoute les truies : elles ont droit à une manucure régulière ! Eh oui, on joue même aux esthéticiennes !
Sur la partie naissage à l’élevage, nous sommes une équipe de femmes avec des enfants en bas âge. En général, le programme du mercredi après-midi est plus léger. On s’occupe de nos enfants et on en profite ?
Ce matin, on a échographié les truies. Après, elles sont mises en groupe avec leurs copines. Un distributeur automatique d’aliments leur donnera ce dont elles ont besoin à chaque stade de leur gestation. Ici, on fabrique notre aliment à la ferme donc on vérifie régulièrement la qualité et la quantité d’aliment.
Un tour aux mises bas. On suit plus particulièrement celles qui ont besoin d’aide et on s’occupe des porcelets. On a la chance d’avoir des truies calmes et maternelles. Plus on les laisse tranquille, mieux ça se passe. Voilà mes petits de la semaine ! Ne sont-ils pas mignons ?!
Ah, les papiers… Bientôt, l’administratif me bloquera un mi-temps. C’est autant de temps que je ne passe pas dans l’élevage et j’ai choisi ce métier pour être avec mes cochons !
On aimerait une relation plus directe avec l’administration. Elle nous demande d’être très réactifs et à l’inverse, on passe un temps infini à relancer ou à avoir des réponses indécises pour nos projets. Vus tous les progrès de l’agriculture depuis les dernières décennies et ceux en cours, on aimerait que l’administration soit plus proche du terrain, plus proche de nous et des réalités de notre métier pour qu’on puisse continuer à être acteur de notre économie. Nous sommes les 1ers ambassadeurs de l’écologie et du bien-être de nos animaux.