Ludovic Mazé
Lundi
Merci Morgane et Thomas pour votre témoignage de la semaine dernière. Je vais à mon tour vous parler de lait, mais de lait de vache. Je me présente Ludovic Mazé, je suis éleveur laitier à Landéda (29).
J’ai effectué un BEP puis un BAC PRO CGEA (Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole) à la MFR de Ploudaniel. J’ai poursuivi par un BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie de l’Entreprise) à l’Ireo de Lesneven. J’ai commencé à travailler comme salarié agricole dans différentes fermes dans le nord Finistère, en élevage laitier principalement, mais aussi en porc.
Je me suis installé en octobre 2020. J’ai repris les parts d’un associé qui souhaitait quitter la structure. Nous sommes deux associés, et nous produisons du lait et du porc. Un salarié nous accompagne à plein temps au travers d’un groupement d’employeurs. Il partage son temps entre nos deux fermes avec un planning calqué sur l’organisation de l’atelier porcine, car la courbe de travail est beaucoup plus variable.
Mon élevage compte 80 vaches à traire, essentiellement en race Prim Holstein, auquel on ajoute les veaux et les vaches à tarir, c’est-à-dire qu’on laisse les vaches se reposer avant de préparer un nouveau vêlage. Mon associé gère toute la partie porcine ainsi que l’élevage de génisses.
En complément, je travaille 65 ha de terres : 20 ha en maïs, 20 ha d’orge et le reste en herbe. Mon associé a une trentaine d’hectares sur sa structure. Nos récoltes servent à nourrir les animaux.
Mon lait est vendu chez Even.
Mardi
Je commence ma journée vers 7h30 par la traite et le raclage de l’étable pour que ce soit propre pour les vaches. Je poursuis la matinée en nourrissant les vaches et les veaux.
En fonction du temps, les vaches sortent pâturer vers 10h et rentrent vers 16h30. J’enchaîne ensuite par la seconde traite de la journée et ce, 365 jours par an. Le lait est récupéré par la laiterie tous les deux jours.
En ce qui concerne les naissances, je conserve toutes les femelles pour renouveler le troupeau laitier. Les mâles sont vendus à d’autres élevages au bout de 3 semaines.
Le reste du temps, cela dépend vraiment de la saison et de la météo. L’hiver, on bricole et on rénove les bâtiments. Ces derniers jours par exemple, on est en train de refaire la nurserie.
L’été, le temps est consacré aux champs avec le désherbage, les apports en engrais, l’ensilage…
Mercredi
Nous avons un détecteur d’activité. Cela permet de savoir si des vaches sont en chaleurs en fonction de l’activité qu’elles ont et la rumination. Quand la vache broute, elle ne va pas beaucoup mâcher son herbe, mais l’avaler. Une fois que la vache a brouté une grande quantité d’herbe, elle va se coucher. De leur panse, l’herbe va être renvoyée vers la bouche. De retour dans la bouche, le reste de l’aliment va être mâché plus longuement.
Les vaches portent un collier qui collecte toutes ces données sur les vaches qui vont être mises à la reproduction.
Quand la vache est plus active et rumine moins, le logiciel va m’indiquer qu’il y a une chaleur et qu’il est temps de prévoir une insémination. Les vêlages sont étalés toute l’année.
Ma salle de traite est également reliée à mon poste informatique, je connais la quantité de lait produite par chaque vache, la quantité de matière grasse par litre… Et les résultats des contrôles laitiers qui ont lieu chaque mois.
Nous utilisons un godet desileur à l’arrière du tracteur pour distribuer le maïs, le chargeur frontal nous permet de préparer la majeure partie de l’alimentation à l’aide d’un seul tracteur.
Nous avons renouvelé notre pailleuse depuis mon installation. Elle nous facilite la tâche lorsqu’il faut refaire « le lit » (le paillage des logettes et aires paillées) des vaches. En ce moment, c’est 3 fois par semaine. Cet outil nous sert aussi à distribuer les bottes enrubannées, l’herbe que nous avons récolté au printemps dernier puis stocké à la ferme.
Jeudi
En plus de mon travail, j’ai d’autres activités.
Depuis quelque temps, je participe aux journées des jeunes coopérateurs dans ma coopérative Even. Lors de ces réunions trimestrielles, l’objectif est de donner aux jeunes coopérateurs la parole sur différentes thématiques.
Je fais partie du groupe des Jeunes Agriculteurs de Lannilis depuis deux ans. Dans ce cadre, nous animons les stands restauration de différents événements : les fêtes maritimes des Abers, le Tro Blo Léon … Nous sommes équipés de tout le matériel pour faire la restauration. Et bien sûr, nous ne nous fournissons qu’avec des produits locaux !
Enfin, je suis engagé dans l’association Agriculteurs de Bretagne depuis presque 4 ans. Je participe à différentes animations qui permettent aux agriculteurs de dialoguer avec le grand public. J’ai participé à la Tournée d’été de l’association, à une distribution de provisions de bords aux skippers lors de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe et samedi prochain, vous pourrez me trouver au Landerneau Bretagne Basket HN où se tiendra un village agricole ouvert à tous avant le match !
Vendredi
On a des projets pour 2023 pour la ferme. On va faire construire un nouveau silo pour stocker les fourrages.
Afin d’améliorer les conditions de travail, on va également creuser un canal pour pouvoir faciliter le raclage du lisier.
Enfin, on va faire daller un nouveau chemin pour les vaches, cela va améliorer leur confort.
Petit à petit, on effectue donc des travaux dans la ferme pour faciliter la vie de tout le monde.
J’espère que mon témoignage vous aura plu. Je laisse la main à Frédéric Masson dans le 35. À bientôt !