Mathieu Le Doeuff

Mathieu Le Doeuff
Éleveurs de Blondes d'Aquitaine
Melgven (29)

Lundi

Merci Laura de nous avoir parlé de ton métier passion la semaine dernière. Bonjour à tous ! Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous mon expérience en tant que producteur de viande bovine et cultivateur sur la commune de Melgven dans le Finistère. Je m’appelle Mathieu et je suis passionné par mon métier depuis que je me suis installé en 2006.

Sur ma ferme, j’ai environ 60 mères de race blonde d’Aquitaine, ce qui me permet de produire de la viande de qualité. La moitié de mes 160 hectares est consacrée à l’herbe pour mes bovins, afin de leur offrir un environnement de qualité. L’autre moitié est dédiée à la culture, où je produis des aliments pour mes animaux pour l’hiver, ainsi que des légumes tels que des petits pois et des carottes.

Je suis heureux de pouvoir répondre à toutes vos questions sur mon métier, alors n’hésitez pas à les poser en commentaire. C’est toujours un plaisir pour moi d’échanger avec ceux qui s’intéressent à mon travail.

Mardi

La race bovine Blonde d’Aquitaine est une race tout à fait particulière. Ces belles grosses bêtes ont une histoire riche et des caractéristiques uniques qui les rendent très spéciales. Originellement utilisées pour tirer les charrues, elles ont su évoluer au fil du temps pour devenir une race très appréciée pour sa qualité bouchère.

Ce qui rend la Blonde d’Aquitaine si spéciale, c’est sa grande diversité en termes de caractéristiques physiques. Chaque animal est véritablement unique, ce qui en fait une race fascinante à élever et à observer. De plus, elles arborent de magnifiques cornes en forme de lyre qui ajoutent à leur charme naturel.

Mes animaux naissent généralement au printemps, entre mars et avril. Après une courte période d’adaptation à l’intérieur, ils sont ensuite déplacés dans les pâturages dès qu’ils deviennent autonomes. Cela leur permet de profiter pleinement de l’herbe fraîche et des grands espaces.

L’élevage des vaches Blonde d’Aquitaine est un processus minutieux qui demande patience et attention. Une vache donne naissance à son premier veau vers l’âge de 3 ans, et à partir de 2 ans, elle est prête à être mise en contact avec un taureau pour la reproduction. Les veaux femelles sont précieusement gardés pour perpétuer la lignée, tandis que les mâles sont vendus entre 10 et 12 mois. De ce fait, les femelles que je vends pour leur viande ne partent pas avant 5 ans.

Mercredi

Chaque matin, je débute ma journée en prenant soin de mes animaux. Tout d’abord, je m’occupe de pailler, une opération que je réalise à la pailleuse. Avant, je le faisais à la main, mais j’ai rapidement réalisé que la pailleuse était un vrai gain de temps et d’énergie. Ensuite, je nourris mes animaux avec de l’ensilage d’herbe en coupe fine ou avec un mélange enrubanné que j’ai récolté dans les prairies multi-espèces, c’est-à-dire avec une grande diversité de plantes fourragères.

Mes vaches sont réparties en 5 troupeaux: 3 de vaches (entre 18 et 25 par troupeau, avec un taureau) et 2 troupeaux de génisses (celles qui ont 1 an et celles qui ont 2 ans).

L’après-midi, c’est le moment où je m’occupe des travaux des champs, de la mécanique et des bâtiments que j’ai construits moi-même. Je consacre beaucoup de temps à rénover mon second site, qui était l’ancienne porcherie familiale.

En plus de toutes ces tâches physiques, il y a aussi la partie administrative. Beaucoup trop à mon goût, je dois l’avouer. Cette année, j’ai pris une résolution : ne pas en faire plus d’une heure par jour. Mais parfois, il m’arrive de devoir déroger à ma propre règle.

Alors oui, ma vie d’agriculteur est bien remplie, parfois même un peu trop. Mais je ne la changerais pour rien au monde.

Jeudi

Savez-vous que je produis quasiment 100% de ce qui sert à nourrir mes bêtes ? C’est vrai ! Actuellement, mes adorables veaux se régalent d’herbe et tètent leur mère. Mais bientôt, ces derniers vont être sevrés. À 10 mois, je cède les mâles et je garde les femelles faute de place.

Avant de les vendre, je prends le temps de les engraisser avec mes propres cultures : de l’orge aplati et du lupin protéagineux. Le lupin est une vraie pépite, riche en protéines et en oméga 3, tout comme le lin. Je leur donne un mélange de 60% d’orge et 40% de lupin, pendant une période allant de 1 à 6-8 mois.

Grâce à cette alimentation spécifique, ma viande est riche en oméga 3 et 6, ce qui me vaut d’être labellisé Label Rouge et Bleu Blanc Coeur. De plus, je suis également certifié HVE 3: Haute Valeur Environnementale, au plus haut niveau.

Vendredi

Pour la vente directe, nous avons notre propre laboratoire en collaboration avec un collègue dans sa ferme. Nous embauchons un boucher qui s’occupe de la découpe de notre viande avec le plus grand soin.

Nos bêtes sont abattues à Bretagne Viande à Quimper, dans le respect des normes sanitaires et du bien-être animal. Une fois par mois, je prépare les caissettes de viande au laboratoire et le soir, les clients viennent récupérer les caissettes qu’ils ont réservées. Nous les tenons informés par mail des dates des ventes et des nouvelles de la ferme.

Nous vendons tous nos animaux en direct sous forme de caissettes, mais également dans un magasin de producteurs, La ferme de Kerousse à Quéven.. Cela nous permet de proposer une viande de qualité tout au long de l’année. Chaque mois je vends 2 bêtes.

Merci de m’avoir accompagné cette semaine. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur ma page web : https://www.mangeons-local.bzh/prod…/la-ferme-de-botfaven/

Durant les 15 prochains jours Agribretagne fait une pause. Rendez-vous à la rentrée !